S1m0ne est un film américain d’Andrew Niccol, sorti en 2002.
On y suit les péripéties de Viktor Taransky (joué par Al Pacino), un réalisateur Hollywoodien tombé en désuétude.
Confronté au désistement de dernière minute de son actrice favorite pour jouer dans son prochain film, Viktor est contacté par Hank Aleno (Elias Koteas), un informaticien déjanté avec lequel il a travaillé, qui lui lègue son programme « Simulation One2 ».
Tout d’abord réticent, Viktor se laisse finalement convaincre et découvre que ce logiciel révolutionnaire lui permet de créer et modéliser à souhait une actrice virtuelle, en l’occurrence « S1m0ne ».
Le réalisateur décide alors d’utiliser le personnage de S1m0ne pour terminer son film, mais se retrouve rapidement chamboulé par le succès fulgurant et inattendu de son avatar auprès du grand public.
En l’espace de quelques apparitions, S1m0ne devient une véritable star internationale que le grand public et les médias s’arrachent, sans se douter de la supercherie.
S’efforçant tant bien que mal de calmer l’impatience et la curiosité des médias à l’égard de S1m0ne, Viktor se voit d’abord contraint d’improviser des visioconférences régulières entre la star et les journalistes, afin d’entretenir l’illusion que le personnage existe bel et bien.
Il aménage en secret un petit studio dans un hangar désaffecté et dirige son héroïne à l’écran à l’aide d’un microphone, d’une console et d’un clavier.
Il en contrôle les faits et gestes et prête sa voix (déformée) à S1m0ne en lui imposant certaines mimiques.
Point intéressant, le film fait une démonstration avant l’heure des fonds virtuels utilisés en visioconférence puisque Viktor est capable de modifier en quelques clics le décors dans lequel l’actrice apparaît.
Enfin, le dispositif est composé de deux écrans latéraux et d’un grand écran central et n’est pas sans rappeler d’ailleurs les systèmes de téléprésence qu’on trouve dans certaines grandes entreprises.
Emporté par le succès phénoménal de S1m0ne, Viktor doit même à un moment s’improviser en chef d’orchestre et avoir recours à la technologie des hologrammes pour faire chanter sa protégée en direct lors d’un concert géant donné à Los Angeles.
Le dénouement du film est pour le moins surprenant puisque Viktor décide finalement de saborder son invention en détruisant le programme « Simulation One2 » et de révéler la supercherie.
Pourtant, personne ne le croit et ce dernier se retrouve inculpé à tort pour le meurtre de S1m0ne.
Le cinéaste ne doit son salut qu’à son ex-femme et sa fille qui, découvrant la vérité, « recréent » S1m0ne pour le disculper.
Même s’il a rencontré un succès limité dans les salles, le film d’Andrew Niccol – sorti il y a plus de 20 ans – est un précurseur en la matière en présentant plusieurs technologies de visioconférence désormais devenues réalité : usage des fonds virtuels et d’effets spéciaux, déformation de la voix, développement d’avatar et d’hologramme etc…
Surtout, le film fait inévitablement écho aux technologies de deepfake qui pointent leur nez et pourraient bien révolutionner le monde de la vidéoconférence dans les années à venir, avec à la clé des problèmes d’usurpation d’identité et de détournement d’images.
Puisque l’intelligent artificiel (AI) permet désormais de « faire revivre les morts » et de les faire participer à des interviews ou des films (voir l’émission « Hotel du temps » de Thierry Ardisson diffusée il y a quelques mois sur France 3), rien n’interdit de penser qu’on pourra dans un futur proche simuler une visio avec la vedette de son choix ou bien emprunter les traits d’une personnalité connue pour animer une téléconférence.
Source des illustrations : S1m0ne (2002) – Metrofilms / New Line Cinema
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